Leandro Fonseca (48 ans, au centre sur la photo) fait partie des légendes d’Yverdon Sport. Le Brésilien a vécu de près la promotion en Super League cette saison, lui qui est en Suisse depuis le début de l’année.

Nous étions allés prendre de ses nouvelles il y a plus d’une année. Leandro Fonseca, c’est tout simplement le deuxième meilleur buteur de l’histoire du club avec 67 réalisations en deux passages (1997-2000 ainsi que 2007-2009). De retour en Suisse en 2023, il n’a pas manqué de suivre de près la folle épopée d’Yverdon Sport, ponctuée par une fantastique promotion en Super League. Le Brésilien a d’ailleurs été présent à trois reprises dans les tribunes du Stade municipal en cette fin de saison.

YS : Leandro, le retour d’Yverdon Sport en Super League, qu’est-ce que ça signifie pour toi ?

LF : C’est extraordinaire et je pense surtout que c’est mérité. L’équipe a réalisé une superbe saison. Personne n’y croyait vraiment au début, mais elle a su tenir jusqu’au bout. Une promotion, c’est le fruit d’un énorme travail, de tout le monde. C’est très bien pour la ville aussi, qui mérite de retrouver ces émotions. Personnellement, je suis très content et fier de revoir cette équipe à ce niveau.

YS : Tu étais présent lors des derniers matchs, notamment contre le Lausanne-Sport puis contre Aarau. Comment les as-tu vécus depuis le bord du terrain ?

LF : C’est sûr que c’est difficile de ne rien pouvoir faire pour influencer le cours du jeu. Je dois prendre l’habitude d’être de l’autre côté de la barrière (rires) ! Non, plus sérieusement, lorsque j’ai vu la victoire contre le Lausanne-Sport (1-0), j’ai su que l’équipe allait aller au bout. Collectivement, elle était trop bien armée selon moi pour ne pas finir tout en haut. Maintenant, je salue également la réaction lors du duel contre Aarau. Car sans cette égalisation rapide, peut-être que le match aurait été différent. J’étais plutôt tendu depuis les tribunes…

« À l’époque, nous avions beaucoup de grosses individualités. Cette saison, YS a remporté la Challenge League grâce à son collectif. »

Leandro Fonseca

YS : Comment as-tu trouvé ce public justement ? Est-ce comparable à la période lors de laquelle tu portais le maillot d’Yverdon Sport ?

LF :  L’ambiance est excellente ! À Yverdon, le public suit toujours lorsque les résultats sont là. Ce qui change par rapport à avant, c’est que lorsque je jouais, il n’y avait pas de groupes de supporters composés d’ultras. Désormais, ils n’arrêtent pas de chanter. Je suis fier de voir cet engouement après des années difficiles, notamment en première ligue. À la maison c’est super important de disposer d’un public qui te soutient.

Le Brésilien Leandro est toujours très apprécié dans la région. Ici avant le dernier match à domicile contre Aarau.

YS : Et toi, fais-tu partie des supporters qui chantent en tribune ?

LF : Non, je suis plutôt discret. Mais à l’intérieur, je bouillonne !

YS : Le mercredi, au lendemain de la promotion, tu étais présent sur la place Pestalozzi lors de la cérémonie officielle. Il y a eu un petit clin d’œil des supporters, non ?

LF : Oui, à la fin ils ont scandé mon nom. J’étais en larmes. Je m’y attendais pas du tout, alors j’ai un peu fait la fête avec eux. Yverdon Sport, c’est mon club de cœur en Suisse. Que les gens se souviennent de moi, c’est une véritable fierté.

YS : La promotion de 2023 est-elle comparable à la promotion que tu as vécue en tant que joueur en 1999 ?

LF :  Le point commun c’est que nous aussi en 1999 nous n’étions pas programmés pour monter. Même à la fin, ce n’était pas totalement prévu. À l’avant-dernière journée de championnat, nous devions battre Delémont et espérer que Carouge l’emporte à Wil. Carouge avait que très peu de chances de l’emporter et pourtant ils avaient gagné 4-3. On avait battu Delémont et avions donc obtenu cette promotion. On était allés manger au restaurant La Grange et avions terminé la soirée au centre-ville.

YS : Il vous restait de l’énergie pour le dernier match de championnat, ensuite ?

LF : Plus beaucoup, mais on avait quand même réalisé une performance correcte à Aarau malgré la défaite 2-1. J’avais inscrit le but de l’égalisation et le club allemand du SSV Hulm (Bundesliga) était venu voir ce match. Quelques mois après, je signais en Allemagne.

YS : Une dernière question. L’équipe d’aujourd’hui est-elle meilleure que la vôtre, promue en 1999 ?

LF : Ah c’est dur à dire (rires) ! Nous, on avait des individualités très fortes. Aujourd’hui, le groupe de Marco Schällibaum est récompensé par son collectif. Allez, je me mouille : je dirais que nous étions plus forts individuellement, mais que ce collectif-là est un peu meilleur (rires) !

Photos : Flashpress

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